A la communauté nouvelle de Corinthe dans la Grèce antique, Saint Paul prend une image bien connue dans l’Olympe, celle de l’athlétisme. La vie chrétienne est une course vers un prix de valeur infinie, la vie éternelle. Il en est de même pour le Carême. Il est une épreuve d’endurance de quarante jours, dans laquelle « tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère […] pour gagner une couronne qui ne fane pas », celle de la sainteté.
On peut gagner un marathon par différentes stratégies : s’entraîner longtemps avant, choisir un coach qui motivera notre volonté fragile, boire des énergisants pour doper nos capacités, ou encore entamer la course par palier en économisant ses forces. De même, il y a beaucoup de façons de bien vivre le Carême : avoir un livre qui nous accompagne, une appli sur son smartphone, cibler des résolutions avec son père spirituel, mettre dans un coffre fermé à clef sa collection de dvd…
Nous pouvons aussi continuer d’utiliser les cinq essentiels, points de référence aussi importants que les cinq doigts de la main, afin de renouveler notre vie chrétienne et notre fécondité missionnaire. Ils caractérisent tant la vie de Jésus que ses disciples.
1) Prière : la vie de Jésus fut une continuelle louange à son Père. « Priez en tout temps ». Il la préconise aussi comme moyen de pénitence ou de lutte contre certains démons. La prière est ce lien avec le Ciel que nous établissons à l’intérieur de nous. Prier nous recrée. Nous retrouvons la présence de Dieu, et pouvons le reconnaître dans notre vie quotidienne.
2) Formation. Jésus a choisi de venir en ce monde comme un enfant un croissance. Pendant son ministère, il se préoccupe de la croissance de ses disciples en les enseignant longuement. Le Carême est l’occasion d’approfondir sa foi, de grandir dans la connaissance de l’amour de Dieu et de son Église. Est-ce que même mes loisirs, mes détentes, me font grandir ?
3) Fraternité. Si ce terme moderne n’est pas dans l’évangile, en revanche Jésus a invité ses disciples à se distinguer par leur relation. Si vous avez les même relations que les païens, c’est-à-dire ceux qui ne connaissent pas Dieu, que faites-vous d’extraordinaire ? « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaîtront que vous êtes mes disciples ». Cet essentiel, qui fait même partie de notre devise nationale, et qui semble si oublié à force d’établir des lois privilégiant les désirs individuels, nous pose la même question qu’à Caïn : qu’as-tu fait de ton frère ?
4) Service. Jésus s’est fait le serviteur de tous, comme nous le rappellera son geste du Jeudi Saint, le lavement des pieds. « C’est un exemple que je vous ai donné pour que vous fassiez de même ». Pendant le Carême, quel service puis-je rendre à quelqu’un ? Quel talent puis-je faire fructifier ?
5) Évangélisation. C’est le couronnement et l’aboutissement de la vie chrétienne, les dernières paroles du Christ sur terre : « allez et de toutes les nations, faites des disciples ». Un chrétien qui vit de l’amour du Christ a besoin de le communiquer, pour la plus grande gloire de Dieu. Non pour « démarcher », ou vendre un produit, mais pour permettre à chacun de découvrir qu’il est aimé d’un amour infini, par un Dieu qui a donné sa vie pour lui, qu’il vaut le coup de réfléchir à autre chose que nos seules préoccupations terrestres.
Tous les essentiels tendent vers ce dernier, la mission. Ce sera aussi la conclusion de la retraite paroissiale sur Sainte Anne : « Transmettre ou disparaître ». Bon Carême, en vivant les cinq essentiels, source de renouvellement pour notre vie chrétienne !
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